Antienne



20 mai 2011


Je suis toujours où mon enfance se recueille
Dans la caresse en herbe des serpes
Dans la plaie merveilleuse du ciel
Dans l’enlacement maladroit des oliviers
Le cœur serré comme le poing d’un père
Quand l’amour devient presque un deuil
Dans le soleil qui tombe de haut
Et rebondit contre les murs silencieux
Dans la pierre qui détient la source et le feu
Dans les haies d’honneur de l’Aube
Qui timide vient toujours à nous rougissante
Religieuse et amante dans l’entrechat des instants volés
Quand l’eau passe ses mains dans les miennes
Puis se défait de nos noces d’orage
Quitte ou double notre lit troublé par la foudre
Sans que rien n’ait plus de poids qu’un simple rêve
Que nous souffle une nuit bienveillante à l’oreille
Notre enfance qui écoute aux cœurs défoncés des étoiles